Longtemps restés dans l’ombre, les salariés aidants – ces collaborateurs qui accompagnent un proche en perte d’autonomie – représentent aujourd’hui une part croissante et incontournable de la population active. Leurs réalités, souvent complexes et invisibles, impactent directement l’organisation du travail et la performance des entreprises. Pour les entreprises, reconnaître ces situations et adapter leurs politiques RH ne relève plus du simple choix : c’est devenu une nécessité stratégique.
Identifier les salariés aidants : sortir de l’ombre pour mieux agir
En France, 23 % des actifs sont proches aidants. Malgré cela, 75% ne se signalent pas auprès de leur employeur, souvent par peur d’être jugés ou mis à l’écart. Cette invisibilité empêche les entreprises de déployer des dispositifs adaptés. Le diagnostic d’aidance permet justement d’éclairer cette réalité. Il consiste àcartographier les situations d’aidance dans l’organisation, à travers des enquêtes anonymes, des entretiens permettant d’ajuster les pratiques internes aux vrais besoins des collaborateurs.
Ce diagnostic permet également de prévenir certains risques RH trop coûteux : burn-out, désengagement ou absentéisme chronique. De plus, cette étape constitue un facteur clé pour restaurer confiance et engagement.
Des mesures concrètes pour alléger la charge des salariés aidants
Une fois les besoins identifiés grâce au diagnostic, les entreprises peuvent mettre en place des initiatives concrètes et sur-mesure pour soutenir efficacement les collaborateurs aidants. Ces derniers doivent souvent jongler avec des contraintes imprévues et exigeantes : accompagnement à des rendez-vous médicaux, gestion de soins quotidiens, présence auprès d’un proche en situation de dépendance…
Pour répondre à ces réalités, plusieurs leviers sont envisageables : aménagement des horaires de travail, possibilité de télétravail élargie, mise en place de congés spécifiques pour l’aidance, ou encore accès à des services de soutien au quotidien. Le diagnostic permet d’identifier les mesures les plus pertinentes pour l’entreprise et les plus adaptées aux besoins de ses salariés-aidants.
Inclure l’aidance dans la stratégie RH : un levier pour fidéliser et performer
Mettre en place une politique d’aidance structurée, c’est anticiper l’avenir. D’ici 2030, près de 35% des actifs seront proches aidants. Adapter les pratiques RH est donc un levier de fidélisation et de performance : 82 % des salariés affirment qu’ils changeraient d’employeur pour rejoindre une entreprise mieux engagée sur ces enjeux.
Le diagnostic initial permet de passer d’une démarche réactive à une stratégie proactive, fondée sur des besoins concrets. C’est aussi un marqueur fort de la culture d’entreprise : soucieuse de ses équipes, attentive aux vulnérabilités de ses collaborateurs et prévenante pour l’avenir. Autant d’éléments qui nourrissent la marque employeur et renforcent l’engagement collectif.
La question désormais est la suivante : votre entreprise est-elle prête à faire de l’aidance un pilier de sa performance pérenne ?

Cet article a été rédigé par :
Rabih Frangieh
Co-fondateur – SAWA
Sawa est menée par des co-fondateurs aux compétences complémentaires, qui, après avoir vécu des situations personnelles d’aidance, se sont associés dans le but de soulager les aidants.
L’équipe de Sawa combine recherche académique avec expertise médico-sociale et expertise de conseil aux entreprises, pour apporter une réponse sur-mesure pour chaque entreprise souhaitant accompagner ses salariés-aidants.
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