S’appuyant sur deux sondages exclusifs, l’organisation patronale dresse un constat d’urgence : avec des défaillances d’entreprises au plus haut depuis 15 ans, Paris doit impérativement engager un “sursaut municipal” via 30 propositions concrètes.
Face au paradoxe d’une capitale qui rayonne à l’international mais fragilise ses commerces locaux, la CPME Paris présidée par Bernard COHEN-HADAD publie ce jour son Livre blanc en vue des élections municipales de 2026. S’appuyant sur deux sondages exclusifs, l’organisation patronale dresse un constat d’urgence : avec des défaillances d’entreprises au plus haut niveau depuis 15 ans, Paris doit impérativement engager un “sursaut municipal” via 30 propositions concrètes.
Un diagnostic alarmant : une économie à deux vitesses
La CPME Paris tire la sonnette d’alarme sur la réalité économique contrastée de la capitale. Si Paris affiche un record historique de 101 000 créations d’entreprises en 2024, ce chiffre en trompe-l’œil masque une envolée de 22 % des défaillances, atteignant 4 500 cas, un niveau inédit depuis 15 ans.
Cette fragilité structurelle est aggravée par une hémorragie démographique — la perte de 136 000 Parisiens en 10 ans — qui prive les commerces de proximité de leur clientèle et de leur main-d’œuvre. “La capitale fonctionne tel un guichet économique à deux vitesses : les grandes structures et l’écosystème tech prospèrent, l’économie de proximité subit des frictions systémiques”, déplore l’organisation.
Une fracture entre la Mairie et les entrepreneurs
Le Livre blanc s’appuie sur deux sondages exclusifs réalisés par l’institut Cluster 17 à l’automne 2025 pour mesurer les regards des chefs d’entreprise et des salariés de TPE-PME parisiennes sur l’attractivité de Paris et les élections municipales des 15 et 22 mars 2026. Ces sondages révèlent une profonde insatisfaction. Le jugement sur la politique municipale est massivement négatif chez les dirigeants.
- Déconnexion administrative : moins d’un chef d’entreprise sur 10 (7 %) juge efficace l’accompagnement de la Mairie.
- Insécurité et saleté : 73 % des dirigeants sont insatisfaits de la sécurité et 81 % de la propreté.
- Mobilité entravée : 85 % des chefs d’entreprise jugent la circulation insatisfaisante, dénonçant un dogmatisme qui ignore les besoins des professionnels.
30 propositions pour un “sursaut municipal”
Pour inverser la tendance, la CPME Paris propose un programme articulé autour de 6 leviers prioritaires (économie, sécurité, finances, environnement, transports, logement) et 30 propositions.
Parmi les mesures phares du Livre blanc :
1. Instaurer un “Parisian Small Business Act” : réserver une plus grande part de la commande publique aux TPE-PME locales et garantir des paiements à 30 jours.
2. Décréter un moratoire fiscal : stop aux hausses d’impôts pour la mandature 2026-2032, alors que la taxe foncière a bondi de près de 88 % en dix ans.
3. Pragmatisme écologique et mobilité : création d’un “fonds vert” pour aider les PME à rénover leurs locaux et mise en place d’une “éco-contribution de transit” exonérant les professionnels essentiels à la vie économique.
4. Logement et emploi : favoriser l’accès au logement social pour les “travailleurs essentiels” (restauration, boulangerie, etc.) afin de résoudre la pénurie de main-d’œuvre.
Un prérequis non négociable : le CESEP
Au-delà des mesures techniques, la CPME Paris exige une réforme de la gouvernance municipale avec la création immédiate d’un Conseil économique, social et environnemental parisien (CESEP). Cette instance de dialogue permanent, dotée d’un budget propre, est la condition sine qua non pour rétablir la confiance et s’assurer que les décisions de la Mairie de Paris ne se fassent plus au détriment de l’activité économique.
“La mandature qui s’achève a été une mandature “perdue” pour les TPE-PME parisiennes. […] Notre objectif est clair : transformer le mécontentement des entrepreneurs en une force électorale positive, unie et influente, pour permettre l’indispensable sursaut municipal. Pour que Paris continue d’être une vitrine d’excellence, elle doit d’abord redevenir un lieu où il fait bon entreprendre, vivre et travailler pour tous.”



